Reporté à plusieurs reprises, le « trajet de soins buccaux » (sic) prend cours le 1er juillet 2016.
Sous cette appellation — aussi noble que médicale — se cache en réalité une opération financière destinée à soulager le budget de la dentisterie.
Comment ? En augmentant1 le ticket modérateur des soins prodigués aux patients n’ayant reçu aucun soin dentaire durant l’année civile2 précédente.
Ne sont pas concernés : les consultations, les soins préventifs3, l’orthodontie et la parodontologie : il faut bien entrer un jour dans le « trajet »…
Du point de vue des patients, le « trajet » n’impacte pas les enfants4, ni les BIM (ces derniers entreront toutefois dans le « système » au 1er janvier 2017).
Le tiers-payant est donc actuellement peu affecté par le « trajet de soins buccaux » dans la mesure où l’immense majorité des patients justiciables de cette facilité sont précisément des enfants ou des BIM.
En revanche, le TM des prothèses et des extractions — attestables en tiers-payant chez des AO — dépend à compter du 1er juillet 2016 des soins dentaires de l’année civile précédente, à savoir 2015…
A noter que l’honoraire de la convention n’est pas modifié par le « trajet » : seul le remboursement — et donc l’intervention personnelle du bénéficiaire ou TM — l’est !
Pour être complet, signalons que les soins à l’étranger ou les accidents du travail sont pris en compte dans le cadre du « trajet » (on aimerait savoir comment ?), et que les patients ayant oublié de rentrer leur ASD auprès de leur mutuelle seront pénalisés, même en cas de simple retard5.
Le seul conseil que l’on puisse réellement donner à ce stade, est de bien tout porter en compte à l’AMI, qu’il s’agisse de comptant ou de tiers-payant.
- Pour l’instant, il s’agit d’une multiplication par deux ↵
- L’INAMI précise bien la notion d’année « civile » (calendrier), donc des soins donnés le 4 juillet 2016 sont affectés par l’absence de soins dentaires durant toute l’année 2015 ↵
- Mais pas la radiologie… ↵
- A nouveau, il faut bien entrer un jour dans le système ↵
- Cette remarque vaut également si le dentiste tiers-payantiste omet d’introduire l’ASD ou l’introduit hors délai ↵